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NomadNess

Interview (Andrea Clanetti)

Andrea Clanetti, peintre professionnel travaillant dans les espaces NomadNess depuis 2017.

Tout d’abord, pouvez-vous vous présenter ?

Je m’appelle Andrea Clanetti, je viens de Venise. Cela fait maintenant 11 ans que je vis ici, à Bruxelles. J’adore cette ville, j’ai été adopté, il y a une bonne ambiance et mes rêves s’y sont réalisés.

Lorsque je travaillais à Venise, j’étais horloger. Je suis venu ici par amour pour ma femme. Après quelques temps, j’ai commencé à travailler au nom d’un autre artiste comme « ghost painter ». J’ai ensuite fait le grand saut : voir si je pouvais vivre de mon art.

Ça a bien marché au début, avec des hauts et des bas évidemment, mais une chose est sûre c’est que ma vie d’artiste est née ici, à Bruxelles. Depuis que je suis ici, il ne m’arrive que des choses incroyables, des rencontres uniques. Bruxelles est vraiment une ville vivante et multiethnique.

Pourriez-vous décrire votre style de peinture ?

Quand j’étais jeune, j’étais passionné des grands classiques. J’ai donc d’abord eu un style très figuratif et classique. J’ai peint à l’huile puis à l’acrylique, j’utilisais n’importe quel matériel. C’est à mon arrivée en Belgique que j’ai été rattrapé par le pop art. Je puise mes inspirations dans les influences cinématographiques, j’essaie notamment de retranscrire le cinéma noir des années trente sur la toile.

Avez-vous un processus de création défini ?

Techniquement, je pars toujours d’un croquis. J’en fais un grand nombre, jusqu’à ce que ça me plaise. Après, je retranscris sur la toile avec différents matériaux en fonction des effets que je veux donner : l’acrylique, l’aquarelle… Je fais parfois des erreurs, mais faire des bêtises c’est bien : c’est comme ça que l’on crée de nouvelles choses !

"J’ai toujours rêvé de ça, d’habiter dans un autre pays et d’avoir mon atelier. Il est petit mais il est magnifique."

Quelle est l’œuvre qui a le plus marqué votre carrière ?

C’est un portrait de Greta Garbo qui se trouve maintenant chez monsieur Daniel Boeri. Cette œuvre est importante pour moi car la peindre m’a vraiment permis de me libérer. J’ai décidé d’utiliser de l’acrylique comme on utilise l’aquarelle. Je pensais sincèrement que j’allais faire quelque chose d’horrible ! A la fin, le visage de Greta Garbo ressortait vraiment bien. Cette œuvre m’a donné envie de commencer une série sur les « jazz men ».
L’autre œuvre qui m’a marquée est une toile de ma femme et moi, que j’ai faite un 31 décembre.

Que représente votre espace de création pour vous ?

C’est vraiment un rêve. J’ai toujours rêvé de ça, d’habiter dans un autre pays et d’avoir mon atelier. Il est petit mais il est magnifique. Il y a une bonne ambiance dans l’immeuble, que des artistes ! Quand j’étais rue Américaine on était bien, mais trop nombreux. Et rue Saint Bernard, il faisait trop froid. Ici on a le chauffage, et c’est agréable. Quand j’ouvre la fenêtre, il y a les petits oiseaux qui viennent me regarder peindre ! Donc oui mon espace de création c’est un peu un rêve devenu réalité.

De quoi est-ce que vous avez besoin dans votre espace de création ?

J’ai surtout besoin de tranquillité et de calme. Quand je commence à créer, je ne supporte pas qu’il y ait quelqu’un autour qui fasse du bruit. Mon élève peut être présent, mais il ne parle pas beaucoup, il est discret donc il ne me dérange pas.

Est-ce que le caractère temporaire de l’espace apporte quelque chose en plus ?

Pour moi, ça apporte quelque chose en plus, c’est comme une aventure. Et j’aime les aventures, je suis comme Ulysse ! Là on est parti pour trois ans, peut être que ce sera plus. Tout ce qui arrive est bon à prendre. Quand la question du déménagement se posera, je trouverai autre chose, ce n’est pas grave.

Pourquoi avoir choisi de vous installer dans cet espace ?

C’est une drôle d’histoire, je cherchais un autre atelier parce que j’avais trop froid dans l’ancien. J’ai demandé à mon galeriste s’il connaissait quelqu’un qui pourrait m’aider. Il connaissait Mandjou, un des fondateurs de NomadNess, que j’ai donc appelé. Il m’a dit qu’il avait un atelier à Flagey, mais ça ne m’allait pas, c’était trop grand, on était plusieurs alors que je voulais être tout seul. J’ai besoin d’un espace plus personnel, j’ai besoin de pouvoir m’enfermer dedans. Mandjou m’a dit qu’il avait quelque chose qui pourrait m’aller, mais que c’était à Auderghem et que ça pourrait faire un peu loin pour moi. Sauf que c’était exactement ce que je voulais ! C’est à côté de chez moi ! J’ai cherché ce type d’atelier, dans ce quartier, pendant des années ! Donc j’y suis allé et j’ai ramené d’autres artistes dans l’espace grâce au bouche à oreille !

Nous avons terminé, merci beaucoup pour toutes vos réponses !

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